mercredi 24 novembre 2010

La magie du pays Dogon

 
Les grottes des peuples télem et dogon
creuséee à même la falaise de Bandiagara

Le pays Dogon est magique et ne peut laisser quiconque indifférent à sa beauté. Une falaise, la falaise de Bandiagara, s'érige comme une grande et large muraille au milieu d'une plaine sablonneuse qui s'étend jusqu'aux dunes du Sahel. La falaise ne fait que 250 mètres à son plus haut, mais elle impressionne par sa tombée abrupte et, surtout, par le fait qu'elle est creusée de centaines de trous qui sont en fait des maisons de troglodytes. En effet, il y a bien longtemps, les Télems, un peuple qui vivait de chasse et de cueillette, s'étaient installés dans la falaise pour se protéger des animaux et de tribus enemies. Par la suite, avec la venue de l'islam, le peuple Dogon, des cultivateurs originaires du Mandé fuyant l'envahisseur Toucouleur venu apporté la religion d'Allah, est venu prendre leur place. Peu à peu, ils ont quitté les grottes pour construire des villages sur le plateau de la falaise, dans les éboulis au pied de la falaise ou carrément dans la plaine, gardant les grottes pour y disposer de leurs morts.
Greniers dogons dans les éboulis de la falaise


Les maisons dogons sont faites de boue renforcée de paille, de pain de baobab et de beurre de karité pour la rendre plus solide et imperméable à l'eau. Une famille - ou concession - peut comprendre une à plusieurs cases. Hommes et femmes ont chacun leurs greniers, des petites cases rondes ou carrés avec une fenêtre d'accès à hauteur d'homme et un toit plat pour disposer le surplus. Dans les greniers des hommes, on stocke les céréales, le petit mil ou le sorgho, principales sources de nourriture des Dogons. Les greniers des femmes sont divisés en quatre, chaque partie comprenant les légumes et condiments de préparation des repas : feuilles de baobab pour la sauce, épices, tomates, oignons.


Faire du trek au pays dogon, c'est se promener dans un autre monde, un monde de rocher, de sable et de champs, mais aussi le monde de génies des eaux, de crocodiles sacrés, de dieux qu'il faut apaiser par des sacrifices, de divinatinons propiciatoires pour les récoltes, les festivités, les guerres. Un monde où les masques jouent un rôle d'intermédiaires entre les dieux et les hommes. Il faut un guide pour s'y retrouver, tant au niveau des pistes entre les villages, qu'au niveau du fonctionnement de cette société complexe. La marche n'est pas difficile, soit le long de sentiers sableux serpentant dans la plaine au milieu de champs et de vergers, soit sur le plateau rocheux au sommet de la falaise. Pour passer de la plaine au plateau, il existe trois ou quatre endroits où des failles se sont formées dans la falaise en laissant des éboulis de cailloux formant plus ou moins des escaliers d'accès. Aux endroits plus difficiles, des échelles dogon ont été mises pour traverser.

Maison de chasseur
Un chasseur dogon et son attirail
Village au pied de la falaise

Village en haut sur le plateau
 
Une faille dans la falaise

Togona, endroit où sont réglés les
problèmes du village

Nous marchons tôt le matin, nous reposant pendant les chaudes heures de l'après-midi dans un des nombreux campements dans les villages, avant de reprendre le chemin pour une ou deux autres heures en fin de journée, avant de retrouver un campement pour la nuit. Les campements sont très variés mais empruntent à l'architecture dogon ces formes principales : ce sont des cases avec toits plats, parfois avec étages ou reliés par des couloirs, certains ressemblent à des petits chateaux forts. Tous sont orgnés de portes et de cadenas dogons sculptés dans le bois et décorés avec des symboles et représentations du monde dogon. Il fait très chaud, l'harmattan souffle parfois, soulevant un mince sable qui se faufile partout et envahit personnes et habitations. Des matelas sont mis sur les terrasses des campements, surmontés de moustiquaires et nous dormons ainsi avec une superbe vue de la voûte céleste.

Maison dogon avec échelle pour atteindre le 2e étage


Mosquée style sahélien













Les campements sont souvent au milieu des villages, ce qui permet de cotoyer les habitants, très chalureux et prêts à partager leur culture avec nous. Un jour de fillettes m'ont assaillie et ont commencé gentillement à mes tresser les cheveux, une autre fois, j'ai jouer avec René, un adorable bambin qui pratiquait son art de marcher en se précipitant dans mes jambes avec un grand rire de victoire, souvent j'assistais à la préparation des repas et goûtant à des plats variés locaux (tô de millet).

Guide avec chapeau dogon

Des fillettes me tressant les cheveux










Mur reliant des cases et séparant des concessions

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