Le temps, un grand mot en Afrique, le temps qu'il fait, le temps que cela prendra, le temps de prendre le temps.
Réglons le temps qu'il fait tout de suite, il fait chaud, point. Le reste on le connaît, la sueur qui dégouline le long des sinuosités des corps, l'odeur exalée par ces mêmes corps, une odeur chaude et enveloppante. C'est l'Afrique!
Quant au temps que cela prendra, c'est le temps qu'il faudra. Et ça on ne le sait pas. Comme le chante si bien les Cowboys Fringuants "le bonheur c'est de ne pas savoir comment elle va finir (notre) p'tite histoire". En Afrique on ne questionne pas le temps, c'est lui qui nous tient en suspens. Nous sommes sous SA tutelle, mais une tutelle flexible et malléable, voire élastique. Le temps on l'a, disent les Africains (les Occidentaux eux, ont l'heure). Le temps africain est revêtu de dignité et de sagesse, il a beaucoup de vécu...
Alors pourquoi ce sentiment d'urgence qui nous habitent, nous, les Occidentaux. A peine arrivée, je ressens déjà cette urgence d'agir, de tout voir, tout faire, tout comprendre. A peine un jour de repos et me voilà prête à travailler, à bouger. Comme tous les volontaires qui débarquent et s'attaquent immédiatement à leur mandat dans l'espoir d'accomplir vite bien des choses. Le mur les attend eux et moi, le mur du temps qui nous fera patienter jusqu'à en perdre patince. Je me suis promise d'observer et d'écouter, mais pour cela il faut apprivoiser le temps, ou plutôt le laisser s'infiltrer doucement en nous, calmer nos élans et prendre le temps.
Ce que je vais faire de ce pas!
Laisser au temps le temps de faire son temps, tant soit on tenter de défier le temps...
RépondreSupprimerC'est moi ou moâ, c'est selon...
Thierry